Métatarsalgies

Les métatarsalgies sont des douleurs en barre sous l’avant du pied. Les métatarsalgies sont un conflit entre les têtes des os métatarsiens et l’appui au sol.

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Étiologie des métatarsalgies

Les métatarsalgies peuvent être de différentes origines :

– Métatarsalgies liées à une anomalie architecturale de l’avant pied, on parle en général de métatarsiens longs.

– Métatarsalgies liées à un vieillissement du capiton plantaire c’est-à-dire un amincissement du coussinet sous les têtes métatarsiennes. Il existe alors un contact plus important entre les têtes métatarsiennes et le sol.

– Métatarsalgies liées à une chirurgie de l’avant pied, entre autre suite à une cure d’hallux valgus. Il ne s’agit pas alors d’un défaut chirurgical mais d’une suite relativement logique au traitement de l’hallux valgus.

– Métatarsalgies liées à un traumatisme de l’avant pied. En effet, si un traumatisme a été suffisamment violent pour provoquer des fractures au niveau de l’avant pied, il peut apparaître une désorganisation des longueurs des métatarsiens et donc des douleurs sous l’avant pied.

Symptômes

Les métatarsalgies sont une douleur en barre située sous l’avant pied. C’est traditionnellement la douleur ressentie lorsqu’on porte des talons hauts pendant un certain temps. Cette douleur apparaît à l’effort, elle disparaît lors des périodes de repos telles que le sommeil. Le port de talons augmente la rapidité d’apparition et l’intensité de ces douleurs. Lorsque ces métatarsalgies sont très évoluées, elles peuvent même apparaître sans le port de talons. L’apparition de ces douleurs fait en général stopper la marche et justifient souvent l’ablation de la chaussure pour être soulagé. Ces douleurs sont relativement invalidantes puisqu’elles peuvent gêner les activités courantes.

Peuvent s’y associer des déformations des orteils qui sont appelées griffes d’orteils, mais ces déformations ne sont pas systématiques.

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Examens complémentaires :

Un simple bilan radiologique des 2 pieds face et profil en charge est nécessaire. Aucun autre examen radiologique ne doit être engagé à priori.

Le bilan radiologique doit comporter des radiographies des deux pieds en charge de face et profil. Ce bilan pourra être réalisé directement au Centre Achille si vous le souhaitez, lors de votre première consultation. En effet, le centre est équipé d’un appareil de radiologie de dernière génération, le Curve Beam®.

Traitement Médical :

Le traitement médical doit toujours être tenté en première intention. Il consiste en un port de semelles orthopédiques. Ces semelles doivent comporter une barre dite « rétro-capitale ». Cette barre rétro-capitale a pour objectif de décaler le point d’appui de l’avant pied au sol et de permettre de soulager les douleurs. Si les semelles sont correctement réalisées, le soulagement est quasi systématique. Ce soulagement a lieu rapidement avec le port des semelles. Les semelles permettant un soulagement à l’appui, celles-ci doivent être portées dans les chaussures qui vous utiliserez pour les déplacements importants. Les semelles n’ont pas à être portées dans les chaussons ou pour les chaussures à faible déplacement (chaussures de plage par exemple).

Les semelles vendues en pharmacie ne sont pas adaptées à votre pied. La semelle doit être faite sur mesure chez un podologue. Les semelles en pharmacie sont des dispositifs trop génériques pour permettre une bonne amélioration.

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Traitement Chirurgical :

Le traitement chirurgical va s’attacher à retrouver une bonne harmonie entre les différentes têtes métatarsiennes. Cette harmonie doit ajuster les longueurs des métatarsiens, mais aussi leur appui au sol.

Il existe deux techniques principales pour traiter ce genre de problème :

  • l’ostéotomie dite percutanée (mini-invasive) : elle est réalisée à l’aide d’une fraise. L’incision mesure quelques millimètres. Par ce petit point d’entrée, on glisse la fraise, et sous contrôle scopique, on réalise une ostéotomie (fracture chirurgicale) au niveau du col du métatarsien. En fonction de l’orientation du trait de coupe, on va pouvoir reculer la tête du métatarsien ou l’ascensionner. Le recul est automatique. En effet en post-opératoire, un appui immédiat sera autorisé et les tensions entre les différents tendons du pied vont permettre à la tête du métatarsien de s’autorégler et de venir se placer en bonne position.
  • L’ostéotomie dite de Weil : cette ostéotomie est dite « à ciel ouvert ». Il faut donc réaliser une incision d’environ 2 centimètres en regard de la tête métatarsienne. La section de l’os se fait alors à la scie. Le recul est contrôlé de visu et sans radiographie. En général, ce type d’ostéotomie est fixé par une vis. Le recul est mesuré par le chirurgien selon des calculs pré-opératoires.

Le choix entre ces deux techniques se fera en fonction du pied à opérer. En effet, elles ne sont pas forcément superposables. Votre chirurgien en discutera avec vous pendant la consultation.

Post-Opératoire :

Ce type de chirurgie est réalisé en ambulatoire, c’est-à-dire avec une hospitalisation d’une seule journée. Cela permet d’éviter de passer une nuit à la clinique. L’anesthésie est locorégionale dans la grande majorité des cas, elle vous sera expliquée en détail lors de la consultation d’anesthésie pré-opératoire par l’un de nos anesthésistes.

La chirurgie de l’avant pied se fait préférentiellement sous anesthésie « locorégionale », ceci consiste à bloquer les nerfs au niveau de la cheville par une injection de produits anesthésiants. Elle permet d’avoir un effet prolongé sur la douleur car le bloc locorégional peut durer de 24 à 48 heures évitant ainsi le pic douloureux post-opératoire.

Après le réveil, la douleur résiduelle est théoriquement minimum, cette anesthésie sera réalisée par un de nos anesthésistes dans l’heure précédent l’intervention.

L’anesthésie locorégionale est associée à une sédation, la sédation est adaptée à votre état de stress et permet un relâchement complet et une somnolence pendant l’intervention, elle peut être réévaluée à tout moment.

Pour être éligible à la chirurgie ambulatoire, il vous faut être en compagnie d’une personne à votre domicile le soir de l’intervention. Bien évidemment, l’hospitalisation en ambulatoire n’est pas obligatoire et sera discutée avec votre chirurgien.

Le Pansement :

Votre premier pansement sera réalisé au bloc opératoire en fin d’intervention, ce pansement ne doit pas être retiré jusqu’à la première consultation post-opératoire. Il ne doit en aucun cas refait par l’infirmière à domicile.

Le pansement de la plaie opératoire sera réajusté lors de votre consultation à 7 ou 8 jours post-opératoires au cabinet.

Ce pansement permet de maintenir la correction effectuée chirurgicalement ; il a un effet de « plâtre », le temps pour l’os de commencer à consolider. Il a également un effet anti-œdémateux.

Ce pansement se compose de compresses séparant les orteils et d’ELASTOMULL. Il est parfois renforcé par des bandelettes de rappel en ELASTOMULL cravatant les orteils.

La Chaussure Orthopédique :

Il vous sera prescrit une chaussure de type basket qui permet un bon déroulement du pas. Si ces chaussures sont orthopédiques, elles se fondent relativement dans votre quotidien, cela permettra de les porter pendant quelques semaines le temps que l’œdème au niveau de l’avant pied diminue.

Le retour à la Maison :

L’appui sur le pied est permis. Celui-ci ne doit avoir lieu que par l’intermédiaire de la chaussure orthopédique. Ne jamais marcher pied nu !! Le pied doit être posé à plat au sol. Il est contre-indiqué de s’appuyer sur la pointe du pied.

Un traitement antalgique vous a été prescrit pour les douleurs post-opératoires. Celui-ci est généralement équivalent (voir supérieur) à ce que vous aviez en sortant du service. Le traitement antalgique doit être pris de manière systématique et régulière.

En cas d’effet indésirable ou d’une douleur trop importante, n’hésitez pas à recontacter le secrétariat en semaine ou les urgences de la clinique Saint Roch la nuit et le week end.

– A ce traitement antalgique, s’ajoute :
▪ des injections d’anticoagulant pour éviter les phlébites pendant 8 jours,
▪ de la vitamine C agissant sur les douleurs chroniques,
▪ des anti-inflammatoires pouvant être prescrits en l’absence de contre-indication.

Le périmètre de marche des 15 premiers jours doit se limiter à la « maison ». Il s’agit d’une période de « convalescence ». Le périmètre de marche pourra ensuite être augmenté progressivement.

La surélévation du pied est essentiellement pour éviter la douleur et l’œdème.

Le pied est surélevé ou mis à l’horizontal sur une chaise. Il faut limiter au maximum la position jambe pendante.

Le glaçage est un point essentiel. Il peut être réalisé de manière régulière, il agit sur la douleur et sur l’œdème. Ce glaçage doit être débuté à partir du moment où le pied est réveillé. Attention, il est formellement contre-indiqué de poser de la glace sur un pied endormi au risque de brûler la peau. Celui-ci peut se faire par l’intermédiaire de « packs spéciaux » achetés en pharmacie, ou bien d’aliments des petits pois surgelés (préférentiellement car de petite taille se moulant aux reliefs du pied, ne pas les consommer ensuite).

Le pansement opératoire doit rester sec et propre. Ainsi il est conseillé soit des bains (avec le pied en dehors de la baignoire) soit des douches avec deux tabourets, l’un dans la douche pour s’asseoir et l’autre à l’extérieur de la douche pour reposer le pied. La chaussure orthopédique doit être conservée même dans la salle de bain et lors de la toilette pour éviter tout risque de chute qui pourrait abîmer la chirurgie.

La conduite automobile peut être reprise 4 à 6 semaines après l’intervention en fonction de la sévérité de votre intervention.

Les Consultations :

  1. La première consultation post-opératoire a lieu 7 à 15 jours après la chirurgie pour refaire le pansement et vérifier le bon appui du pied au sol avec la chaussure orthopédique.
  2. 1 semaine après cette première consultation post-opératoire, tous les pansements seront retirés. Votre pied pourra alors être lavé (eau + savon doux) mais devra être bien séché. Interdiction de baignades prolongées qui font macérer les cicatrices pendant encore une semaine. Vous devrez également hydrater et masser votre pied et les différentes cicatrices à l’aide d’une crème hydratante, afin de faciliter la cicatrisation et éviter l’apparition d’adhérences pouvant être douloureuses.
    Vous pourrez mettre une simple chaussette ou la socquette de contention (Sonov®) si elle vous est prescrite.
    Les fils de suture sont généralement résorbables, il tomberont tous seuls environ 3 semaines après l’intervention, lors de la toilette ou du passage de la crème hydratante.
  3. La deuxième consultation post-opératoire a lieu du 21 à 45  jours après la chirurgie. Lors de cette consultation, une radiographie en charge du pied opéré sera réalisée au Centre Achille pour s’assurer de la bonne consolidation. Vous pourrez alors retrouver progressivement un chaussage classique du commerce (chaussures sans talon et larges les premiers temps), et débuter la rééducation avec votre kinésithérapeute.